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Seiyoucha
29 novembre 2007

Fleurs de gratitude

Cerisier_de_novembre

J'ai commencé lundi dernier à vous parler des démonstrations de chanoyu que nous animons deux fois par semaine au Musée de Sèvres. Ce soir, on m'a offert les fleurs restant de la démonstration pour que je puisse m'entraîner au chabana : une branche de cerisier en bourgeons, une branche de noisetier, une branche de cognassier et quelques feuillages, toutes en provenance du jardin d'un des membres de notre groupe.

En rentrant chez moi, après avoir suspendu mon kimono, je les ai mises dans un vase, sur ma cheminée où elles ornent mon séjour. Puis je me suis préparé une tasse de thé que j'ai bu en me remémorant la journée écoulée.

Lorsque je raccompagne nos visiteurs, je prend toujours soin de les remercier d'être venus, et certains en sont surpris (bien sûr, eux aussi nous remercient de nos efforts). Et pourtant, c'est un profond sentiment de gratitude que j'adresse à ces gens, parfois venus de loin (aujourd'hui, nous avions un groupe venu de Pragues !) et qui passent 45 minutes avec nous. Je ne suis pas encore capable d'organiser mes propres chaji, aussi pour moi ces démonstrations sont une occasion rare de pouvoir offrir à quelqu'un le fruit de mon apprentissage, et aussi de le mettre à l'épreuve !

Lorsque l'on boit un bol de thé, il est d'usage de l'élever devant soi en s'inclinant légèrement, en remerciement pour ce bol. Même quand je me prépare un bol pour moi-même, ce simple geste porte un sens très riche : il s'adresse à tous ceux qui ont participé à la préparation de ce bol : le potier qui a consacré de nombreuses années de travail pour produire cette pièce, le producteur de thé et les négociants sans qui il ne serait pas arrivé jusqu'à moi, mon professeur de thé et mes condisciples, grâce à qui je peux apprendre, mes parents qui m'ont donné la vie... Mais ce soir, mes remerciements s'adressaient surtout aux autres élèves, tous plus avancés que moi, qui participaient à cette démonstration et qui me guident ainsi dans mes lents progrès, ainsi qu'aux gens du musée qui nous ont offert cette possibilité. Du fond du coeur, qu'ils en soient remerciés.

Depuis quelques jours, je suis en contact avec Sweet Persimmon, une américaine qui est professeur de thé et a démarré un blog sur le chanoyu cette année. Elle a très gentiment proposé de m'aider dans mes recherches, et je l'en remercie infiniment. Allez visiter son blog, il respire le thé comme j'aimerais un jour arriver à faire respirer le mien. Elle m'a rapporté une phrase que lui disait Okusama, l'épouse de Hounsai Daisosho, XVe grand-maître de l'école Urasenke : "Aren't we the lucky ones who have had our hearts stolen away by tea ?". N'est-ce pas nous qui avons de la chance, nous dont le thé a volé le coeur ?

Vraiment aujourd'hui, je m'estime très heureux d'avoir commencé à arpenter la voie du thé, qui m'a fait découvrir ce sentiment de profonde gratitude et qui m'emplit le coeur d'une joie paisible.

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Seiyoucha
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